I
Sans bourdons fleurs d’un même vase Les pistils emmêlés de doigts font naître
Ces odeurs alcalines sur nos fronts mâtins
Suçant une même eau regardant nos soleils * Nu comme un verre tourné à la guise de tes lèvres
Moyeu formidable toi mon soleil tu me traverses
Amorcé d’une liqueur diaphane ma sueur promet
L’évidence d’être remplie à ras par la bombance * Habillée de rosée comme délivrée du grand sombre Par l’aurore aux doigts roses laisse l’impression seule
Nous livrer cheveux et pubis aux mille tailles mille tains
Par ce fil unique sur nos peaux la rougeur seule domine * Jutons ami comme de beaux fruits pressés
Qui au creux de nos girons s’impatientent
Appellent ainsi par nos rondeurs douces à se
Joindre pour former l’appareil de nos cieux * Agenouillée en orante convaincue
S’accomplit fière la prière délicieuse
Saisie par le calice dans lequel plongée
S’exprime tout amen toute flamme

© Encre, Amel Zmerli
https://www.amelzmerli.fr
II
Je ne dis rien de ce qui souvent me vient à l’aine
En ce secret je t’aime comme j’aime être aimé
Cette douceur partagée sans réclamer la dupe
Idéal et féal de nos profondeurs fraternelles * Dans le délice des ruées je conduis la barque
Maîtresse des flots papesse des ondées Un regard sur mes formes se dresse sur la rive
Mais c’est moi qui appelle qui chavire et hèle * Anémones comme gîte de clowns
Au milieu de nos longs cils un cœur
A Lahore je les panse serrés de clair
De lune par la pétulante nouvelle * Tandis qu’orée s’agrandit sur tes lèvres
Se superpose les visages du passé
Règne de cheveux sur ma vulve rasée
Pointés de verges de seins des deux * Ce n’est pas que l’œil inique de Polyphème
Qui pointe en ces lieux hier Bergère prise
Aujourd’hui de berger épris j’aime à prendre
Qui résiste à ma rudesse voici ton lot chéri
Note sur les Quatrains I et II : Cis-genres – Homosexuels - exclusifs (I) / inclusifs (II)
Issus d'un projet global constitué de huit séries de quatrains
Sébastien Cochelin
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